La pollution liée au numérique
Si le numérique est la source de grands progrès, son accélération est préoccupante. Le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre aujourd’hui. On estime que d’ici 2025 il pourrait représenter 8% des émissions. Des impacts sont à considérer à toutes les étapes du cycle de vie d’un appareil (de l’extraction des matières premières à la fin de vie des équipements). Le stockage massif de données sur nos équipements numériques contribuent à en réduire la durée de vie et donc à en produire toujours de nouveaux.
Qu’est-ce que la pollution numérique des données ?
Dans un contexte de pollution généralisée, une pollution n’est pas encore traitée : la pollution numérique des données.
Nous sommes 4,5 milliards d’utilisateurs du numérique dans le monde avec des usages toujours plus démultipliés et soutenus. Chaque minute, nous faisons 3,8 millions de recherches sur internet, envoyons 41,6 millions de messages, nous regardons 700 000 heures de streaming Netflix, nous stockons des fichiers, archivons des photos sur nos appareils ou nos clouds.
Tous ces usages contribuent à la création de données, à la consommation d’énergie. En effet, ordinateurs, réseaux, box, centres de données, routeurs… tous ces équipements sont sollicités et requièrent d’importantes ressources.
L’étude Global StorageSphere d’IDC estime que 98% des données créées ou répliquées chaque année est “analysée en temps réel ou est consommée sans jamais être sauvegardée pour une consultation ultérieure ». Malgré tout, en 2018, plus de 700 exaoctets de capacité de stockage ont été ajoutés. Tous supports/formats confondus (HDD, SSD, NVM-flash/autre, optique ou encore stockage sur bande).
Combien de données sont réellement utiles ? combien de données sont doublonnées ? Combien pourraient être supprimées ?
Quid des déchets d’équipements électriques et électroniques ?
Selon un rapport de l’ONU, la population mondiale a généré 53,6 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en 2019. C’est 28% de plus qu’en 2014.
70% d’entre eux alimentent un trafic international d’exportation de ces déchets aux composants dangereux vers des pays d’Afrique ou d’Asie du Sud-Est. Ils finissent dans des décharges à ciel ouvert où les adultes et enfants tentent de survivre en traitant nos déchets électriques et électroniques en fin de vie, entre la pollution des eaux, des sols et de la toxicité de l’air.
Comment prendre soin de ses équipements ? Comment leur offrir une seconde vie ? Comment les recycler ?
Le Digital Cleanup Day se concentre sur les deux actions majeures que : d’une part le nettoyage des données et d’autre part la seconde vie des équipements. Prendre soin de nos équipements numériques permet de limiter le taux de renouvellement, et de réduire ainsi la quantité de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Par ailleurs, prendre conscience du nombre de fichiers stockés sur nos ordinateurs, nos smartphones ou nos serveurs, permet de prendre conscience de l’importance d’apprendre à trier et organiser nos données.
Par les guides que nous mettons à disposition des participants dans l’Espace Digital Cleanup Day, nous apportons les clés pour comprendre ces enjeux et se mettre en action.